lundi 30 novembre 2009

Parler de la mort, un hommage à la vie

Ce n’est pas tous les jours qu’on traite d’un sujet aussi intense que la mort, encore moins avec le jeune public. Le Théâtre le Clou décide de présenter un véritable hommage à la vie aux jeunes de 11 à 13 ans : Isberg.

Un Grand, un Petit et une Sœur devront tenter de survivre au quotidien à la suite du tragique accident qui enleva leurs parents. Dans cette nouvelle réalité bouleversante, les trois enfants utilisent l’imagination, les souvenirs, le bricolage et la musique pour nourrir leur nouvelle vie de positif. Une quête du bonheur avec quelques embûches où seul l’esprit de famille représente la clé.

Isberg plonge les plus jeunes comme les plus vieux dans un univers charmant et hermétique. Nul ne peut décrocher de l’irréprochable performance de Philomène Lévesque-Raiville, Sébastien Rajotte et Guillaume Tellier. Par leur dynamisme et leur justesse, ils sont attachants, intelligents et touchants. Une belle mise en scène colorée et texturée de géométries originales ; une ambiance scénique digne de la Maison Théâtre. Des arrangements musicaux intéressants qui harmonisent l’ambiance parfois lourde, parfois drôle.

Ce que j’aime de la Maison Théâtre c’est que du premier noir aux applaudissements, on est complètement absorbé par ce qui se passe sur scène. On plonge dans des univers fascinants qui comportent mille et une portes pour l’imagination. Isberg du Théâtre le Clou en est un bon exemple !

PAR PATRICE OUIMET

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ISBERG

Une production du Théâtre le Clou

Texte : Pascal Brullemans

Mise en scène : Sylvain Scott

18 au 29 novembre 2009

La Maison Théâtre

lundi 16 novembre 2009

L'accomplissement d'une vie selon Tanja Liedtke

Dans le cadre de la triple programmation australienne de la 5ème salle de la Place des Arts, c'est au tour de la regrettée chorégraphe Tanja Liedtke de nous présenter sa dernière oeuvre Construct. C'est en effet le dernier spectacle de la jeune artiste, décédée subitement en 2007, explorant l'accomplissement des rêves et des projets, seul ou à deux. Comment les ambitions de jeunes adultes évoluent-elles à travers les années ? L'ascension se fait rapidement, mais la chute aussi.

Avec la collaboration de Kristina Chan et de Paul White, la chorégraphe, remplacée par Charmene Yap, réussit à déstabiliser le spectateur dans ses ambitions et sa vision de l'avenir. C'est tout en humour, en audace et en sensibilité qu'un jeune couple construit sa vie sous le regard attendri du public. Puis, le temps fait les choses et annonce le déclin, rapide et inattendu de ces individus qui ne peuvent comprendre ce qui leur arrive. Ils se laissent aller à la dérive, tentant de se réconforter dans leur maison, symbole de l'ultime accomplissement.

C'est avec une mise en scène vivifiante et une musique jouant un rôle de premier plan que Construct nous ramène à l'ordre et nous fait revoir nos plans futurs. Le bonheur est souvent pris pour acquis et pourtant, il se doit d'être construit et nourri.

PAR MARIE-EVE JACQUES

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Construct
par Tanja Liedtke
avec Kristina Chan, Paul White et Charmene Yap
5ème salle de la Place des Arts
10 au 14 novembre 2009

lundi 9 novembre 2009

Les New Cackle Sisters

Les New Cackle Sisters unissent à nouveau leurs talents à l’étonnante multidisciplinarité de l’Orchestre d’Hommes-Orchestres. C’est à l’Usine C que le duo reprend les succès des DeZurik Sisters, vedettes de la radio en Illinois dans les années 40. Qualifiant leurs arrangements comme étant « agricoles », les New Cackle Sisters nous proposent un son complètement insolite et délirant amusant un public de tous âges. En effet, les plus vieux se rappelleront l’époque du yodle alors que les plus jeunes découvriront un country éclaté, vif et léger.

C’est avec une mise en scène humoristique et audacieuse que le duo de Québec se lance tout un défi vocal qui impressionne à chacune des chansons. La collaboration de l’Orchestre d’Hommes-Orchestres est essentielle à ce spectacle, puisqu’en plus d’être des musiciens de talent, les membres du groupe sont des machinistes incroyables. Leur prestation est admirable et sans eux, la performance des New Cackle Sisters pourrait sembler répétitive…

Bref, pour une soirée en toute légèreté, les New Cackle Sisters proposent un divertissement assuré !
PAR MARIE-EVE JACQUES
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Les New Cackle Sisters
Usine C
3 au 5 novembre 2009

lundi 2 novembre 2009

Appris par corps

La TOHU reçoit un duo masculin, mi-français, mi-québécois pour seulement quatre jours de portées acrobatiques. Après leur rencontre en 2005, Frédéric Arsenault et Alexandre Fray se sont réunis afin de partager la même passion pour leur pratique. Arsenault venant de perdre son partenaire, Fray arrivait à point.

Après une résidence entre les murs de la Cité des Arts du Cirque à l’été 2007, les deux acolytes présentent un spectacle durant lequel la technique est à couper le souffle. Présentant une symbiose parfaite, les deux acrobates proposent une histoire simple ayant pour trame les dualités entre humains. Les longueurs qu’il est possible de ressentir durant le spectacle sont en fait un choix artistique car, comme l’explique Arsenault, le rien sur scène est porteur de beauté.

D’une durée de 50 minutes, le spectacle offre de beaux moments durant lesquels le détail est à l’honneur et offre au spectateur accès à l’intimité des acrobates. C’est donc une belle complicité franco-québécoise que nous retrouvons sur la scène de la TOHU, signée Un loup pour l’homme!
PAR ANDRÉE-ANNE BRUNET
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Appris par corps
TOHU
Avec Frédéric Arsenault & Alexandre Fray
Mise en scène de Arnaud Anckaert
21 octobre au 24 octobre 2009

jeudi 22 octobre 2009

The Age I'm In

Jusqu'au 25 octobre, la 5ème Salle de la Place des Arts nous fait le plaisir de recevoir la chorégraphe australienne Kate Champion et la troupe Force Majeure. C'est suite à des entrevues auprès de 80 personnes de différentes générations, que la chorégraphe a su tisser une toile reflétant la société australienne actuelle.

Abordant de nombreux thèmes personnels, tels que l'amour, la sexualité et la maladie, les 11 interprètes âgés de 15 à 80 ans se présentent au public de façon naturelle, humaine et sensible. Chaque interprète joue plusieurs personnages, sans toutefois se les approprier de façon égale, ce qui enclenche parfois des moments qui traînent en longueur et qui manquent de rythme. La multidisciplinarité est au rendez-vous, mais n'est pas encore au point. Bien qu'on y sente les forces de chacun, que ce soit la danse ou le jeu, les faiblesses sont présentes et tachent les tableaux.

N'empêche que le public ne peut que se reconnaître dans les propos tenus par les artistes. C'est principalement grâce à l'utilisation efficace du multimédia, par l'entremise de petits écrans mobiles, que l'ambiance s'allège et nous permet de respirer. C'est là un élément fort percutant qui mérite d'être découvert.

PAR MARIE-EVE JACQUES
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The Age I'm In
5ème Salle de la Place des Arts
par Kate Champion
Interprété par Force Majeure
Jusqu'au 25 octobre 2009

mercredi 7 octobre 2009

De jeunes mimes prennent d'assaut l'Espace Libre


Pour sa 35e saison, la compagnie Omnibus a demandé à Réal Bossé, Pascal Contamine et Christian Leblanc de mélanger leur savoir afin de concocter un spectacle de mime. Ayant fait le choix de travailler avec de jeunes interprètes de l’École de mime de Montréal, les trois metteurs en œuvre offrent une œuvre rafraîchissante et provocatrice qui dépeint la génération Y. Issus de trois milieux différents, Bossé, Contamine et LeBlanc sont parvenus à une belle cohésion entre les différentes propositions théâtrales.

Ce qui est admirable dans cette œuvre est définitivement la maîtrise corporelle dont font preuve les six interprètes. En un mouvement de jambe ou d’épaule, ils nous font vivre une gamme d’émotions. Sabrina Connell-Caouette, Jennyfer Desbiens, Solo Fugère, Xavier Malo, Sacha Ouellette-Deguire et Anne Sabourin ont certes un avenir sur les planches théâtrales. Il faut souligner la performance de Sacha qui interprète un chien tout à fait crédible avec son popotin.

Composé de surprises, supporté par des corps en contrôle, Rêves, Chimères et Mascarade est un must de la saison automnale de l’Espace Libre.


PAR ANDRÉE-ANNE BRUNET

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Rêves, chimères et mascarade
Espace Libre
Avec Sabrina Connell-Caouette,
Jennyfer Desbiens, Solo Fugère,
Xavier Malo, Sacha Ouellette-Deguire
et Anne Sabourin
Mise d’oeuvre : Réal Bossé,
Pascal Contamine et Christian LeBlanc
Du 22 septembre au 10 octobre 2009

Un moment magique au TNM

Le Théâtre du Nouveau Monde présente Beaucoup de bruit pour rien comme deuxième œuvre de sa nouvelle saison. Cette comédie shakespearienne a été totalement revisitée de manière créative et ingénieuse par René Richard Cyr. On ne savait pas trop à quoi s’attendre d’une adaptation d’un classique si ancré et pourtant on est surpris du début à la fin autant par la mise en scène que par le jeu des comédiens.

Une bande de valeureux soldats rentre de la guerre et séjourne chez Léonato. Tandis que le jeune Claudio tombe amoureux et projette le mariage avec la belle Héro, Bénédicte et Béatrice, confinés sous un même toit, entretiennent une querelle qui dure depuis longtemps. Le tout s’effectue à travers des thèmes d’amitié, de jalousie, d’amour et de trahison. Béatrice, tout comme Bénédicte sont des « insensibles » à l’amour, mais grâce à un complot aussi ridicule que cocasse, ils tombent éperdument amoureux l’un de l’autre.

La pièce est tout simplement savoureuse. On y rit du début à la fin sans aucun doute. Il en devient très simple de comprendre l’intrigue, les personnages et de s’y attacher. Plusieurs moments drôles auraient pu facilement devenir prévisibles, mais le brio de la mise en scène et du jeu de la distribution nous transporte constamment dans la surprise et l’émerveillement. La scénographie est spectaculairement réussie, des décors qui évoluent avec la temporalité de la pièce et une luminosité poétique qui nous plonge au cœur du thème principal : l’amour.

Pour passer une soirée magique, agréable et amusante, allez voir Beaucoup de bruit pour rien au Théâtre du Nouveau Monde jusqu’au 24 octobre 2009.
PAR PATRICE OUIMET
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Beaucoup de bruit pour rien
Théâtre du Nouveau Monde
Adaptation et mise en scène : René Richard Cyr
Avec Macha Limonchik, David Savary,
Yves Amyot, Olivier Aubin,
Dany Boudreault, Sophie Desmarais,
Simon Fréchette-Daoust, Maxim Gaudette,
Robert Lalonde, Milène Leclerc,
Vincent-Guillaume Otis, Frédéric Paquet,
Éric Robidoux et Véronic Rodrigue

L'Opéra de Montréal frappe fort !

C’est lors de sa première sortie en quatuor de la saison 2009-2010, que l’équipe de Scène à Scène s’est laissée emporter par la simplicité, l’humour et l’accessibilité de la première série de représentations de l’Opéra de Montréal. Le programme double composé de Pagliacci de Leoncavallo et de Gianni Schicchi de Puccini s’est avéré être une occasion d’offrir aux spectateurs de la Place des Arts une soirée divertissante et bien rythmée. Allant des comédiens ambulants pris dans un triangle amoureux dramatique, à la famille avare d’un riche défunt, les deux mises en scène d’Alain Gauthier sont impressionnantes, justes et audacieuses. Les figurants ne manquent pas, les références contemporaines sont hilarantes et les interprètes mis en valeur. C’est surtout lors de Pagliacci que le talent musical a pu être apprécié : Marc Hervieux et Marie-Josée Lord sont épatants, comme à l’habitude. Toutefois, c'est dans l'oreuve de Puccini que la soprano, Marianne Fiset en a surpris plus d’un dans le rôle de Lauretta. Il fait grandement plaisir d’entendre la distribution en presque totalité québécoise. Le public aime et apprend à connaître la relève d’ici, fort épatante. Bref, l’Opéra de Montréal frappe fort avec cette programmation double qui ouvre les portes à un public plus large.
MARIE-EVE JACQUES
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Pagliacci de Leoncavallo
Gianno Schicchi de Puccini
Opéra de Montréal
Salle Wilfrid-Pelletier
Place des Arts
26 septembre au 8 octobre 2009

lundi 15 juin 2009

Scène à Scène fait relâche !

L'équipe de Scène à Scène prend des vacances cet été et sera de retour dès l'automne ! Bruno, Patrice, Andrée-Anne et Marie-Eve vous souhaitent de bien profiter des événements culturels à Montréal et à Québec. Prenez le temps d'explorer les arts de la scène !

samedi 25 avril 2009

By the light of stars that are no longer...

Pour la première fois, la Tohu nous présente une troupe australienne, C!RCA, l’une des plus importantes compagnies de cirque contemporain. Audacieuse, innovatrice et sensible, l’approche qu’adopte la compagnie atteint un public non-conventionnel et surtout, plus âgé. Mêlant le cirque, la danse contemporaine et les arts martiaux, « By the light of stars that are no longer… » est une œuvre qui repousse les limites du corps humain. Les acrobaties sont uniques et fort complexes. Par exemple, le « lancer de la fille », aujourd’hui presque disparu, impressionne et fait réagir le public, au bout de son siège. La modernité du spectacle est aussi établie à travers la trame sonore, parfois violente, parfois angélique. De plus, l’éclairage, véritable jeu d’ombre et de lumière, oblige le spectateur à se concentrer, à vivre cette expérience désarmante et à se laisser transporter par cette vague d’émotions. C!RCA est composée d’artistes multidisciplinaires, engagés et prêts à tout pour explorer les possibilités acrobatiques. Un seul bémol au spectacle : quelques longueurs, dont le numéro de trapèze, répétitif quoique fort admirable, et les interprétations de danse théâtrale, difficiles à cerner. Toutefois, espérons que la Tohu accueillera de nouveau C!RCA, le nouveau souffle du cirque contemporain.

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MARIE-EVE JACQUES

«By the light of stars that are no longer…»
Créé par Yaron Lifschitz et C!RCA
Interprété par Darcy Grant, Chelsea McGuffin,
Jesse Scott, Emma Serjeant et Lewis West
Du 15 au 19 avril 2009
La Tohu