lundi 22 février 2010

Psy

Le 16 février, la compagnie québécoise Les 7 doigts de la main présentait en première mondiale, leur toute nouvelle création : Psy. Durant les deux heures du spectacle, les 11 jeunes artistes du spectacle sont tour à tour psychologue et malade. Agoraphobie, trouble de la personnalité, hypocondrie, amnésie, dépendance : tout y passe. Leur thérapie? Apprendre à s’extérioriser en groupe par le biais de disciplines circassiennes. Une drôle de cure pour de drôles de personnages!
Psy est très axée sur la danse contemporaine. La majeure partie du temps, tous les artistes sont en scène. S’ils ne sont pas au cœur de l’action, ils interprètent des personnages qui étoffent l’ambiance du numéro. Rien n’est laissé au hasard.
Ce qui émerveille chez les 7 doigts, outre la grande théâtralité présente dans leurs spectacles, c’est la multidisciplinarité des artistes. En plus d’être spécialisé dans un domaine, ils sont des touche-à-tout qui participent aux numéros de leurs compères. Mention spéciale au duo composé d’Héloïse Bourgeois et de William Underwood pour leur numéro de mât chinois ponctué par les troubles insomniaques d’Héloïse. Un délice!
Mis à part les petites longueurs et un numéro de lancer de couteaux qui est tombé à l’eau (était-ce voulu ou l’artiste était-elle très nerveuse en ce soir de première?), la troupe continue de nous émerveiller.

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PAR ANDRÉE-ANNE BRUNET

PSY
à la Tohu
Avec Guillaume Biron, Héloïse Bourgeois,
Mohamed Bouseta, Danica Gagnon-Plamondon,
Gisle Henriet, Naël Jammal, Olga Kosova,
Florent Lestage, Tom Promeur-Orsini,
Julien Silliau, William Underwood.
Mise en scène, scénario et chorégraphies : Shana Carroll
16 février au 6 mars 2010

lundi 15 février 2010

Roadkill

Une auto en panne, sur la route désertique de l'Australie. Un couple et un mystérieux inconnu, apparaissant de nulle part. Les mythes urbains sur les voyageurs sont nombreux dans ce paysage aride et les peurs augmentent rapidement...

"Roadkill" nous lance dans ce thriller, créé en 2007 par la troupe australienne Splintergroup, dans le cadre du Festival Dance Umbrella à Londres. Une oeuvre intense et très physique. Les trois danseurs sont en plein contrôle et se mettent en réel danger dans leurs mouvements qui nous font sursauter à chaque instant. Malheureusemnt, les chorégraphies nous laissent parfois sur notre faim, paraissant au deuxième plan du spectacle, derrière le jeu. Toutefois, la scénographie est impressionnante, les interprètes, jouant souvent eux-mêmes avec l'éclairage et le son. Grâce à des trucages judicieux, l'angoisse et la peur se font sentir sur scène et dans l'assistance.

Une pièce définitivement terrifiante. Le public est pris dans un road movie, a la sensation d'y participer et se retient pour crier. La troupe Splintergroup ose déstabiliser et déranger ses spectateurs. Et c'est tant mieux.

PAR MARIE-EVE JACQUES
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Roadkill
par Splintergroup
Cinquième Salle de la Place des Arts
Du 10 au 13 février 2010

Chantefable

Le Studio-Théâtre de l’Illusion, scène intimiste de la rue Bienville, fait revivre une histoire médiévale d’amour et de guerre. Le jeune prince Aucassin est amoureux de Nicolette mais son père lui interdit de la voir. Une romance amenée avec une simplicité originale par le trio de marionnettistes.

Les marionnettes sont forts intéressantes, toutes de bois et inspirées des sculptures gothiques. Les marionnettistes ne se cachent pas derrière elles mais au contraire, s’amusent avec les personnages de bois. Leurs mimiques ajoutent de la magie au spectacle qui captive petits et grands. Les artistes évoluent dans une scénographie ingénieuse : trois trônes composent le décor. Ces derniers se transformeront tour à tour en prison, en château et en bateau. Avec des bandes de tissus pour appuyer les changements de lieu, l’imagination est sollicitée pour le plus grand plaisir de l’assistance.

Une chouette complicité s’installe entre les trois marionnettistes-comédiens et le public. Les jeunes spectateurs se lèvent de leur siège pour ne rien manquer et poussent des cris de dégoût lorsqu’Aucassin et Nicolette échangent un baiser. Tordant! Bref, «Chantefable» est une belle incursion et une excellente initiation au monde des marionnettistes.

PAR ANDRÉE-ANNE BRUNET
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Chantefable
AUTEUR AU NOM OUBLIÉ
Avec Sabrina Baran, Salim Hammad & Philippe Racine
Mise en scène de Karel Brozek MGA et Claire Voisard
Studio-Théâtre de l’Illusion
2 au 14 février 2010

lundi 8 février 2010

Mon corps deviendra froid

La prémisse de la dernière œuvre d’Anne-Marie Olivier est simple : un repas familial afin de commémorer la mort du père. Pourtant, la simplicité de la proposition se complexifie au fur et à mesure que les minutes passent. En fait, aucun des protagonistes n’a réellement envie d’être là, excepté la mère qui n’a toujours pas fait le deuil de son mari décédé. Les spectateurs assistent à un véritable lavage de linges sales en famille alors que le ton devient plus agressif et les mots échangés plus violents. On tente de panser les blessures mais le diachylon ne colle pas. Au milieu des hostilités se trouve Sylvie, copine du fils endeuillé, qui semble absente mais qui se révèle être la plus lucide du groupe. Dans cet éclatement de la cellule familiale, le fantôme du père décédé quelques années plus tôt rôde…

Les mots de l’auteure sont parfois tendres, souvent violents. Le spectateur s’attache aux personnages et pourtant, les trouve désagréables, voire méchants. Le spectateur est dans une zone grise du début à la fin, partagé entre la sympathie qu’il ressent et le grand malaise toujours présent dû à l’humour noir des personnages. Le propos dérange par son authenticité et son caractère fort actuel. Quelle famille se sort indemne de la mort d’un père?

Mention spéciale à la scénographe Julie Deslauriers pour son incroyable décor constitué de portes de four et pour l’interprétation de Brigitte Lafleur qui marche sur une corde raide tout au long du spectacle, interprétant avec sensibilité le personnage de Sylvie.

PAR ANDRÉE-ANNE BRUNET
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Mon corps deviendra
Texte d'Anne-Marie Olivier
Avec Suzanne Champagne, Claude Despins
Brigitte Lafleur, Myriam Leblanc & Roger La Rue
Mise en scène de Stéphan Allard
Théâtre de Quat’sous
25 janvier au 27 février 2010