La prémisse de la dernière œuvre d’Anne-Marie Olivier est simple : un repas familial afin de commémorer la mort du père. Pourtant, la simplicité de la proposition se complexifie au fur et à mesure que les minutes passent. En fait, aucun des protagonistes n’a réellement envie d’être là, excepté la mère qui n’a toujours pas fait le deuil de son mari décédé. Les spectateurs assistent à un véritable lavage de linges sales en famille alors que le ton devient plus agressif et les mots échangés plus violents. On tente de panser les blessures mais le diachylon ne colle pas. Au milieu des hostilités se trouve Sylvie, copine du fils endeuillé, qui semble absente mais qui se révèle être la plus lucide du groupe. Dans cet éclatement de la cellule familiale, le fantôme du père décédé quelques années plus tôt rôde…
Les mots de l’auteure sont parfois tendres, souvent violents. Le spectateur s’attache aux personnages et pourtant, les trouve désagréables, voire méchants. Le spectateur est dans une zone grise du début à la fin, partagé entre la sympathie qu’il ressent et le grand malaise toujours présent dû à l’humour noir des personnages. Le propos dérange par son authenticité et son caractère fort actuel. Quelle famille se sort indemne de la mort d’un père?
Mention spéciale à la scénographe Julie Deslauriers pour son incroyable décor constitué de portes de four et pour l’interprétation de Brigitte Lafleur qui marche sur une corde raide tout au long du spectacle, interprétant avec sensibilité le personnage de Sylvie.
PAR ANDRÉE-ANNE BRUNET
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Mon corps deviendra
Texte d'Anne-Marie Olivier
Avec Suzanne Champagne, Claude Despins
Brigitte Lafleur, Myriam Leblanc & Roger La Rue
Mise en scène de Stéphan Allard
Théâtre de Quat’sous
25 janvier au 27 février 2010
lundi 8 février 2010
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