lundi 22 mars 2010

Icaro

Créé il y a 10 ans, joué à plus de 700 reprises en six langues, «Icaro» revient au Québec avec son auteur et acteur orignal, le suisse Daniele Finzi Pasca. «Icaro» est la rencontre entre deux compagnons de chambre dans un hôpital. L’un est là depuis 3 ans, l’autre est arrivé depuis peu. Pour oublier leur situation, ils entreprennent un voyage imaginaire, une fuite durant laquelle les personnages ont besoin de l’un et l’autre pour arriver à leurs fins.

La pièce a été conçue pour un seul spectateur. C’est ce que Finzi Pasca nous révèle au début du spectacle, durant son prologue. Et ce spectateur, c’est en fait une personne du public choisie par Finzi Pasca, qui est invitée à s’improviser comédien le temps de la représentation. Durant 90 minutes, un inconnu prend non seulement part au monde clownesque de l’acteur suisse, mais il le crée au même titre que Finzi Pasca. Le comédien improvisé n’a que deux consignes : ne pas poser de question et ne pas utiliser ses jambes. Une expérience incroyable à vivre et exceptionnelle à voir.

«Icaro» est un tour de force de Daniele Finzi Pasca qui s’adapte et joue avec son invité d’un soir. Il a créé des personnages d’antihéros plein d’espérance avec lesquels le spectateur se sent à l’aise de partager intimité et rêves. L’ambiance musicale, les jeux d’éclairages et la folie du créateur suisse offrent des images époustouflantes aux spectateurs. Il suffit d’avoir ses yeux d’enfants et on souhaiterait que la fuite ne cesse jamais…

Daniele Finzi Pasca fait du théâtre pour faire pleuvoir dans les yeux des autres. Avec «Icaro», c’est mission accomplie!
PAR ANDRÉE-ANNE BRUNET
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Icaro
Usine C
De et avec Daniele Finzi Pasca
16 mars au 3 avril 2010

Huis Clos

Dans la poursuite de sa mission de monter les classiques d’hier et d’aujourd’hui, le Théâtre du Nouveau Monde présente l’œuvre d’un célèbre philosophe français du XXe siècle; Jean-Paul Sartre. Crée en 1944, «Huis Clos» met en scène trois personnes se retrouvant en enfer. Chacune d’elle devient, au fil des minutes, le bourreau de l’autre. Cherchant d’abord à conserver leur liberté et leur blancheur, Garcin, Estelle et Inès se révèlent et comprennent que l’Enfer, ce sont les autres.

La scénographie de «Huis Clos» est très intéressante. Une cage envahit l’espace, entourée de trous dans le plancher et de trappes d’où le Garçon, un des gardiens de l’Enfer, apparaît et disparaît selon son gré. Un poteau de pompier permet à ce dernier d’écouter ce qui se passe dans la cage en l’observant de haut. Bref, la scénographie ouvre la porte à des jeux surprenants et rehausse l’attention du spectateur qui se perd parfois dans la lourdeur du propos.

Patrice Robitaille, Pascale Bussières et Julie Le Breton forment un trio intelligent. Robitaille incarne un gentleman distingué, Bussières campe une lesbienne dure et Le Breton joue bien la blonde sans tête. Ils sont justes et malgré quelques accros dans le texte, ils rendent bien les propos. Leur interprétation n’offre toutefois rien d’extraordinaire. Somme toute, bien que la pièce soit intéressante et pleine de promesses avec une telle distribution, elle ne réserve pas de grandes surprises.
PAR ANDRÉE-ANNE BRUNET
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Huis Clos
De Jean-Paul Sartre
Théâtre du Nouveau Monde
Avec Patrice Robitaille, Pascale Bussières,
Julie Le Breton, Sébastien Dodge
Mise en scène : Lorraine Pintal
9 mars au 3 avril 2010