Becket est loin d’être accessible aux gens désirant s’initier à l’art théâtral puisque, bien que porté par des comédiens chevronnés, ses textes sont lourds, lourds de sens, lourds de silence. Et «Oh les beaux jours» ne fait pas exception. Pourtant, la pièce est une réussite grâce à la renversante performance de la magnifique Andrée Lachapelle. Grande dame élégante du théâtre québécois, Mme Lachapelle offre un monologue d’une heure trente et ce, de façon totalement raffinée.
Becket nous présente Winnie, une femme simplette enterrée jusqu’à la taille dans un banc de sable. Elle résiste mais ne cherche pas à se battre. Pourtant, elle refuse de mourir. En fait, elle ne se donne pas le choix. Une femme vivant dans le passé puisqu’elle a compris, sans jamais l’avouer, qu’elle n’a pas d’avenir. Winnie est seule du haut de son monticule, seule avec ses grains de sable témoins des gestes répétitifs qu’elle pose jour après jour pour se donner l’impression de vivre. Elle s’acharne et résiste, lune après lune.
Il y a Willie, son mari qui n’est plus grand-chose. Une loque vivante ayant autrefois aimé. Il est une faible bouée pour Winnie qui, comme seule lumière dans son univers, espère l’entendre grogner à nouveau puisque la parole ne fait plus partie de son répertoire vocal.
Cette pièce souligne le retour d’André Brassard à la mise en scène après un accident cardiovasculaire. Intéressant de constater la façon dont Brassard a utilisé la Winnie de Becket comme thérapie, projetant du même coup un cri au monde entier comme quoi sa lutte est loin d’être finie. Chapeau à Brassard pour oser un retour sur les planches et pour oser s’attaquer à un Becket absurde et à une Winnie plus grande que nature.
Bref, «Oh les beaux jours» est une petite intrusion donc dans ce monde parallèle nous rappelant notre propre acharnement afin de trouver le bonheur à travers une multitude de futilités. Winnie ne fait que nous rappeler notre statut de grain de sable dans cette montagne de minéraux qu’est le monde!
Becket nous présente Winnie, une femme simplette enterrée jusqu’à la taille dans un banc de sable. Elle résiste mais ne cherche pas à se battre. Pourtant, elle refuse de mourir. En fait, elle ne se donne pas le choix. Une femme vivant dans le passé puisqu’elle a compris, sans jamais l’avouer, qu’elle n’a pas d’avenir. Winnie est seule du haut de son monticule, seule avec ses grains de sable témoins des gestes répétitifs qu’elle pose jour après jour pour se donner l’impression de vivre. Elle s’acharne et résiste, lune après lune.
Il y a Willie, son mari qui n’est plus grand-chose. Une loque vivante ayant autrefois aimé. Il est une faible bouée pour Winnie qui, comme seule lumière dans son univers, espère l’entendre grogner à nouveau puisque la parole ne fait plus partie de son répertoire vocal.
Cette pièce souligne le retour d’André Brassard à la mise en scène après un accident cardiovasculaire. Intéressant de constater la façon dont Brassard a utilisé la Winnie de Becket comme thérapie, projetant du même coup un cri au monde entier comme quoi sa lutte est loin d’être finie. Chapeau à Brassard pour oser un retour sur les planches et pour oser s’attaquer à un Becket absurde et à une Winnie plus grande que nature.
Bref, «Oh les beaux jours» est une petite intrusion donc dans ce monde parallèle nous rappelant notre propre acharnement afin de trouver le bonheur à travers une multitude de futilités. Winnie ne fait que nous rappeler notre statut de grain de sable dans cette montagne de minéraux qu’est le monde!
ANDRÉE-ANNE BRUNET
"Oh les beaux jours"
"Oh les beaux jours"
Avec Andrée Lachapelle & Roger Larue
Mise en scène d'André Brassard
Mise en scène d'André Brassard
Espace Go
du 9 septembre au 11 octobre 2008
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